21/09/2013
Entretien du pape : des médias commenceraient-ils à comprendre ?
Vaste écho de l'entretien, avec (peut-être) un petit début de prise de conscience chez certains commentateurs:
Il en est de ce pontificat comme du concile Vatican II : « l'Eglise ne cesse de progresser dans son cheminement de foi, tant par approfondissement et déploiement que par correction ou redressement de certains rameaux qui se révèlent être des impasses » [1]. Continuité des fondamentaux, changement dans la perspective ! Certains s'affligent de cette continuité. D'autres se désolent de ces changements. Les uns et les autres passent à côté du sujet : comment montrer à l'humanité d'aujourd'hui que l'Evangile est vivant.
Et là, on doit reconnaître que nos médias parisiens semblent commencer à comprendre quelque chose, grâce à l'entretien du pape dans les revues jésuites de la planète.
Le Monde, 21/09 : « Se voulant plus que jamais le pape des pauvres », François, « qui confie au passage qu'il ''n'a jamais été de droite'' [1] », réaffirme que la mission évangélique de l'Eglise « doit prendre le pas sur un discours qui mouline le rappel des interdits ». C'est exact. À condition de bien lire le texte de l'entretien... Ce que critique le pape (et que Le Monde appelle un « discours qui mouline ») n'est évidemment pas la doctrine morale de l'Eglise : c'est la façon obsessionnelle dont certains réduisent celles-ci à deux ou trois points. Réduction qui « n'est pas possible », dit le pape, parce qu'elle handicape l'évangélisation en masquant l'essentiel.
Parlant à des gynécologues, François leur a rappelé hier qu'ils devaient protéger la vie. Il appliquait ainsi ce qu'il prescrit dans l'entretien : ne pas parler de ces sujets « en permanence », mais le faire quand « un contexte précis » le demande : et aucun contexte n'était plus précis – en matière de culture de vie – qu'une audience à des gynécologues. Il serait donc absurde de présenter le discours aux gynécologues comme une entorse à l'entretien ; aucun média, depuis hier, ne paraît être tombé dans cette erreur.
Peut-on espérer que le « style François » fera mieux comprendre le christianisme aux médias ? « Le long entretien de Bergoglio a reçu une audience rarement égalée pour la parole papale », constate Libération (21/09) : or cet entretien est principalement consacré, non aux questions médiatico-sociétales, mais à l'essentiel qui est le kérygme et la compassion. Les médias voient [3] que ce pape est en parfaite continuité avec ses prédécesseurs quant aux fondamentaux de la foi. Ils voient aussi qu'il change certaines perspectives pour inverser les priorités. Reste à leur faire comprendre le plus ardu à leurs yeux de médias : ils accepteraient un Dieu qui voudrait ce que veut l'individu libéral-libertaire ; ils doivent saisir que, pour les chrétiens, la liberté de chaque individu est précédée par l'intention particulière que Dieu a sur lui. Aucune vérité n'est plus éloignée de la société consumériste, mais la tâche des chrétiens est de faire comprendre cette vérité ; c'est ce que le pape François attend de nous.
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[1] P. Henry Donneau, o.p., professeur de théologie fondamentale (Découvrir Vatican II, hors-série de La Nef, juin 2013).
[2] Selon les versions italienne et anglaise. (La version française traduit par : "conservateur").
[3] même si l'éditorial du Monde continue (bourde classique) à qualifier de « dogmes » les positions sociétales de l'Eglise.
10:14 Publié dans Cathophilie, Eglises, Idées, Médias, Pape François | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pape françois
Commentaires
VATICAN II
> on ne pouvait pas rêver meilleur pape pour l'anniversaire vivant de Vatican II.
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Écrit par : Solenn / | 21/09/2013
NOVA ET VETERA
> La capacité de renouvellement de l'Eglise a valeur apologétique par elle-même !
Nova et vetera.
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Écrit par : jean-eudes / | 21/09/2013
MEDIAS ET CATHOS
> Je crains que les médias et et les catholiques qui se réjouissent d'un pape qui deviendrait "laxiste" en matière de morale ne soient quelque peu déçus. S'il est vrai que les questions tournant autour de la sexualité ont depuis quelques décennies pris un poids démesuré, je ne suis pas certain que ce soit dans dans l'enseignement de l’Église d'abord.
Qu'a fait l’Église ? depuis quelques décennies elle a en matière de sexualité - COMME EN DE NOMBREUX AUTRES SUJETS- "dépoussiéré", précisé, redit, voire parfois donné de nouveaux développements en fonction des problématiques anciennes ou originales de ce siècle et du siècle dernier.
Il va de soi que ce sont les matières morales qui ont attiré les foudres médiatiques. Je ne suis "tout ça " que depuis Jean-Paul II : il disait mille bonnes choses et on titrait dans les journaux : "l’Église toujours aussi rigide, rétro, à coté de la plaque, out-of-date en matière de sexualité". Ce sont eux qui d'abord ont réduit "pour le bien du peuple"(???) l'enseignement des papes à suivre le Christ en terme de morale uniquement, et celle ci sous forme de condamnation.
Il me semble que si dans des diocèses ou des paroisses les problèmes sexuels sont des obstacles ( d'abord ça me parait être assez exceptionnel) ce n'est que de manière réactionnel : si vous 'êtes questionné que sur un sujet, votre réponse aura des chances de porter dessus, et il est facile ensuite de dire que votre discours est réduit.
Gégé
[ PP à Gégé - Vous avez raison. Mais la critique du pape (contre le fait d'en parler "en permanence") ne vise pas les diocèses ni les paroisses... ]
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Écrit par : Gégé / | 21/09/2013
PAS FRILEUX
> ne soyons pas frileux. François ne l'est pas. Sortons de la crispation nombriliste sado-maso des réacs français. Evangéliser demande une autre attitude !
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Écrit par : ancelin / | 21/09/2013
BONNE CHOSE
> François nous invite à ne pas entrer dans la logique délétère du mimétisme; c'est une bonne chose.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 21/09/2013
> et une mauvaise nouvelle pour les tordus qui emmenaient des cathos du côté du mimétisme pour y faire leurs petites affaires de petites boutiques.
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Écrit par : amos / | 21/09/2013
MAIS NON
> Il y a des choses à dire sur les médias mais pas seulement... Avec l'interview du pape François, nous pouvons voir les catholiques soixantuitards, du type "Conférence des baptisés de France", ressusciter. Quelle catastrophe!!! Voici un propos de l'un d'eux découvert sur la page Facebook de la CBF: "Bon courage François! Mais le dogmatisme, le légalisme et l'intolérance du clergé ont encore de beaux jours devant eux..." Voilà des chrétiens qui ne comprennent rien, non plus!
ALB
( PP à ALB - Mais non, ce n'est pas une catastrophe. De pseudo-catholiques qui espèrent la disparition des dogmes de la foi ? c'est aussi nul que les contorsions des pseudo-papistes ultralibéraux de droite, qui continuent à scander "vive François" mais avec un rictus d'angoisse pour leur fonds de commerce ! Ces postures ne sont rien, au regard du surnaturel. ]
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 21/09/2013
FRANCOIS ET LES MEDIAS
> "je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard", je trouve cette façon de se "présenter" très belle..
En fait ce pape ressemble vraiment à Jean XXIII. Je ne l'ai pas connu étant trop jeune mais ce que j'en ai vu c'est le même élan pastoral, la même bonhomie, la même volonté d'ouvrir les fenêtres. Mais sans rupture...Je crois qu'il y en a beaucoup qui ont du mal à piger, qui ont déjà du mal avec Jean XXIII et le concile Vatican II, et qui en ont avec François...
En effet dans les deux cas il me semble très clair que la volonté est d'inventer une nouvelle manière d'être au monde et de parler au coeur et à l'intelligence des gens, et non de modifier la foi catholique...
Il me semble évident qu'on n'évangélise pas de la même manière aujourd'hui et il y a un siècle. Comme nous l'a dit le St Père à Rio aux JMJ un chrétien doit savoir être créatif pour trouver des réponses concrètes aux questions qui tourmentent le monde d'aujourd'hui ! ça ne veut pas dire que le CONTENU de la foi change..
Ce qui m'agaçe aussi dans les médias, c'est cette façon systématique d'opposer François à l'horrible "obscurantiste" Benoit...Voilà un type vraiment bien ! ça ne s'était pas vu depuis si longtemps.. Je ne sais si Benoit XVI lit la presse mais le calvaire médiatique continue pour lui ! Vous n'imaginez pas combien cela me fait mal au coeur pour lui, même si je suppose qu'il est bien au dessus de tout ça. J'aimerais beaucoup pouvoir lui dire combien nous ne l'oublions pas et combien nous lui disons merci.
D'ailleurs lui aussi avait dit à plusieurs reprises que le christianisme n'était pas un catalogue de normes et d'interdits. Il n'a me semble t-il que très peu parlé durant son pontificat de questions morales...alors qu'il nous faisait de magnifiques catéchèses sur la foi. Il est évident que lui et françois n'ont pas du tout le même tempérament et que le second "passe mieux" car il a un charisme "pastoral" et un sens de la com innée que Benoit XVI n'avait pas. Mais avec une foi irradiante, avec humilité et simplicité, ils ont conduit l'Eglise du Christ et ce chacun à leur manière de façon merveilleuse.
cabanel
[ PP à C. - Nous avons souvent parlé ici des ressorts de la presse, question que je connais bien (!). Le plus fondamental est extrêmement simpliste : la presse doit toujours présenter les choses comme "nouvelles" et "inédites", sinon elle considère qu'on ne doit pas en parler. Pour ça, elle doit toujours opposer le successeur au prédécesseur. Quitte à prêter à ce dernier des idées qui n'étaient pas les siennes...
S'ajoutent à cela un préjugé-réflexe anti-Ratzinger, et une ignorance radicale de ce qu'est le christianisme. Le tout sur fond d'incohérences et de contradictions internes, propres au milieu bobo, qui est celui des médias. Etc. ]
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Écrit par : cabanel / | 21/09/2013
CHRISTIANISME ET DROITE
> Dans le Figaro je lis un propos ahurissant à propos de François : « son mode de vie dépouillé (refus de l’appartement pontifical, mépris pour les voitures de luxe, simplification de sa sécurité), son insistance sur la pauvreté, son encouragement à l’accueil des immigrés (son voyage sur l’île de Lampedusa, sa visite récente à un centre de Rome) son ouverture explicite à l’islam (près d’une dizaine d’interventions en ce sens depuis six mois), traduisent une sensibilité qui, objectivement, n’est pas de droite. En cela, il heurte beaucoup de fidèles dans l’Eglise, notamment en Occident, même s’il rassure beaucoup dans les pays du sud. » (Jean-Marie Guénois, « les questions que pose l’interview du pape François », 20/09/2013)
Si je comprends bien, pour ce journaliste, il y a incompatibilité entre la foi chrétienne et la droite politique.
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Écrit par : Blaise Join-Lambert / | 22/09/2013
NE PAS OPPOSER
> Bien sûr, "les yeux fixés sur Jésus Christ" il faut sortir des obsessions sur certains sujets. Cependant, mettez vous à la place des parents d'enfants ou d'adolescents, exaspérés par les programmes de l'éduc. nat.qui pourrissent leurs enfants.
Exemple : Hier soir je regarde le site, gentiment proposé par le centre de documentation du collège privé où sont mes enfants.
Précisons que les documentalistes d'établissements publics et privés peuvent par le biais de Netvibes créer un site personnalisé de documentation :
http://www.netvibes.com/ministere-de-l-education-nationale#Toute_l%27actu
Voilà ce qu'on propose à la rubrique santé :
http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/information_sexuelle/index.asp
Bien sûr, les adolescents sauront très vite aller vers cela :
http://www.onsexprime.fr/
...pire que vulgaire, le x en rose sur fond noir semble un clin d’œil à la pornographie. Le corps objectivé au mépris de la dignité humaine...
On est loin ici de la vision du corps comme "Temple du Saint Esprit" chez Saint Paul. Tout cela complique fortement la tâche des parents qui, à contre-courant, voudraient présenter à leurs enfants une vision chrétienne du corps et de la sexualité. Marqués par des images triviales, ils risquent fort de négliger l'indispensable Corps du Christ de la messe dominicale.
Isabelle
[ PP à Isabelle - Opposeriez-vous le réflexe légitime des parents au fait d'avoir "les yeux fixés
sur Jésus-Christ" ? Il n'y a pas de contradiction entre les deux, si je lis saint Paul par exemple... Résistons au matérialisme mercantile ; mais révéler le Christ aux enfants est indispensable. Et essentiel. C'est Lui qu'ils retrouveront au long de tous les épisodes de leur vie ; Lui, et non le "combat pour les valeurs" ! ]
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Écrit par : Isabelle / | 22/09/2013
TOUJOURS
> cher PP vous écrivez : "Et c'est là que François intervient, avec son style efficace et direct, pour remettre les idées cathos à l'endroit et dans le bon ordre :
a) d'abord le kérygme et la miséricorde dans le discernement ;
b) ensuite leur "produits dérivés" (les engagements sociétaux).
Mais pas l'inverse."
euh, certes, mais ça a toujours été la doctrine catholique, de saint Pierre traité de satan par Jésus, en passant par tous les papes, jusu'à Benoit XVI.
cette perspective répétée et répercutée par les journalistes (regardez le monde qui titre :"http://www.lemonde.fr/europe/video/2013/09/20/francois-se-demarque-de-benoit-xvi_3481924_3214.html", me fait doucement sourire, comme si l'église catholique était enfin devenue catholique selon le monde, pardon selon l'esprit du Monde !!!!....quelle poilade, tant mieux pour l'appréciation de l'église d'après les éloignés de l'église. L'Esprit Saint a toujours appelé, et appelera toujours, des Benoit XVI au pape François : ce sont les mêmes; disons le à nos frères transbahutés d'une émission de télévision à une autre, habitués au zapping, et à toutes les névroses proposées par nos médias.
JC
[ PP à JC - Je me permets de vous faire la même observation qu'au précédent : la leçon de François ne s'adresse pas à l'Eglise en soi, elle s'adresse aux cathos qui donnent une version mutilée de ce que dit l'Eglise ! ]
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Écrit par : jean-christian / | 22/09/2013
LE PAPE ET NOUS
> D'une certaine manière, le pape ne nous prend-il pas quand même un peu à revers dans cette affaire ? Ne valide-t-il pas une rhétorique critique que l'on a contestée comme construction médiatique ou humeur grincheuse des dinosaures des 70's ? Ne reprend-il pas à son compte cette critique récurrente qui fut adressée à JPII puis BXVI ?
JP Denis sur Twitter : "@jeanpierredenis: Ces catholiques qui veulent absolument que le #pape François dise la même chose que ses prédécesseurs. Touchant. Mais gonflé."
Jean Mercier sur son blog : "Joseph Ratzinger insistait aussi sur la prééminence du théologal sur le moral, mais ce que dit François semble une vraie critique de l’héritage de Jean Paul II et Benoît XVI".
Je pose ces questions, mais je dois dire que je n'ai aucunes réponses à y apporter pour le moment. Merci de m'aider à y voir plus clair.
GP
[ PP à GP :
- François fait comme Vatican II : l'Eglise est "semper reformanda"...
- Ce qu'il fait et ce qu'il dit répond aux besoins des gens d'aujourd'hui, c'est ça qui compte si on veut la nouvelle évangélisation !
- Attention à ne pas faire prévaloir nos impressions sur le "sentire cum Ecclesia", comme disait saint Ignace. Laissons-nous modifier par la parole du Magistère...
- En outre je suis ravi de ce que dit François ! Loin de me sentir "pris à revers", j'entends le pape parler comme je souhaitais qu'il parle ! Ne boudons pas notre bonheur. ]
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 23/09/2013
L'IMPORTANT
> Voilà, ça fait 2 heures que je lis tout le monde en me demandant qui de PdePlunkett, de J.Mercier, de JP Denis, de G.Leclerc ou encore de l'abbé de Tanouarn a raison, et tu me fais soudain comprendre en 4 coups de cuillère à pot que l'important est que le pape ait raison !
Alors c'est l'esprit bien clair que je me couche en faisant miens ces 4 points de clarification ! Merci et vive le pape François !
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 24/09/2013
UN RETOUR AUX SOURCES
> Je crois qu'il y a derrière ce changement de priorité un retour aux source de la morale, qui est d'aimer et faire croître la vie, toute vie. (en ce sens toute éthique est bio éthique). En effet le libéralisme moral, parce qu'il s'est érigé en une dictature de la pensée correcte et plus encore du comportement normal (un ado qui n'a pas de relations sexuelles est anormal par exemple), nous a appris ceci par ricochet: ce que notre morale traditionnelle avait de mauvais, à savoir cette peur de la vie qui bouillonne en nous et cette orgueil de la volonté à la vouloir dominer comme on domestique une bête dangereuse, quand c'est don de la nature, et pour nous don de Dieu, à apprendre à recevoir avec amour, par une éducation qui est travail d'émerveillement et d'apprivoisement, non de dégoût et dressage.
Pourquoi ce rapprochement entre libéralisme moral et morale traditionnelle? Ce sont deux moralismes, deux formes de dictature de la raison raisonneuse sur une nature humaine qui reste incomprise dans les deux cas, en même souffrance. Deux formes au fond de ce même orgueil de l'homme qui dit: je vais me hisser au-dessus de ce qui m'apparait comme déterminisme , que ce soit la nature pécheresse ou la nature de la "loi naturelle". le Pape François nous invite aussi il me semble à retrouver la grâce de nous accueillir et soigner les uns les autres, en petits, pécheurs, ce qui nous guérit de cet orgueil -ce cœur sec des vertueux que dénonçait Bernanos- et nous réconcilier avec cette vie extraordinaire qui sourd en chacun, même dans celui qui semble le plus en perdition, cette vie en grand danger de s'éteindre, en nous, et chez tous les êtres vivants tant nous étouffons la vie partout- cette vie qui peut, oui, tellement plus que ce que nous imaginons, elle qui est jaillissement et propagation de la vie-même du Créateur.
Oui la nature est blessée, abimée par le péché, mais non elle n'est pas mauvaise. Le libéralisme moral est donc occasion d'une plus grande grâce encore, en ce qu'il nous dégage de cette crise de croissance de l'Eglise qu'a été le moralisme (et en particuliers le moralisme dualiste qui nous a rendu encore davantage étrangers à notre corps qui souffre tellement, aujourd'hui comme hier), en nous réconciliant avec la Vie, dont nous voulons être non pas maîtres et possesseurs, mais serviteurs amoureux. Oui c'est un progrès majeur, alléluia! non ce n'est pas un reniement de l'Eglise d'hier.
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Écrit par : Anne Josnin / | 24/09/2013
LOIN
> "Prendre le temps de discerner" a-t-il fortement insisté. En apparence, ce n'est que de la méthodologie, mais c'est tellement loin de notre manière de faire que cela nous appelle deja à un approfondissement.
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Écrit par : Pierre Huet / | 25/09/2013
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